Pêcheur d'Islande

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Pierre Loti

Pêcheur d'Islande

Le dîner de noces se fit chez les parents d’Yann, à cause de ce logis de Gaud, qui était bien pauvre.

Ce fut en haut, dans la grande chambre neuve, une tablée de vingt-cinq personnes autour des mariés; des sœurs et des frères; le cousin Gaos le pilote; Guermeur, Keraez, Yvon Duff, tous ceux de l’ancienne Marie, qui étaient de la Léopoldine à présent; quatre filles d’honneur très jolies, leurs nattes de cheveux disposées en rond au-dessus des oreilles, comme autrefois les impératrices de Byzance, et leur coiffe blanche à la nouvelle mode des jeunes, en forme de conque marine; quatre garçons d’honneur, tous Islandais, bien plantés, avec de beaux yeux fiers.

Et en bas aussi, bien entendu, on mangeait et on cuisinait; toute la queue du cortège s’y était entassée en désordre, et des femmes de peine, louées à Paimpol, perdaient la tête devant la grande cheminée encombrée de poêles et de marmites.

Les parents d’Yann auraient souhaité pour leur fils une femme plus riche, c’est bien sûr; mais Gaud était connue à présent pour une fille sage et courageuse; et puis, à défaut de sa fortune perdue, elle était la plus belle du pays, et cela le flattait de voir les deux époux si assortis.

Le vieux père, en gaîté après la soupe, disait de ce mariage :

—    Ça va faire encore des Gaos, on n’en manquait pourtant pas dans Ploubazlanec !

Et en comptant sur ses doigts, il expliquait à un oncle de la mariée comment il y en avait tant de ce nom-là : son père, qui était le plus jeune de neuf frères, avait eu douze enfants, tous mariés avec des cousines, et ça en avait fait, tout ça, des Gaos, malgré les disparus d’Islande !…

—    Pour moi, dit-il, j’ai épousé aussi une Gaos ma parente, et nous en avons fait encore quatorze à nous deux.

Et à l’idée de cette peuplade, il se réjouissait, en secouant sa tête blanche.

Dame ! il avait eu de la peine pour les élever ses quatorze petits Gaos; mais à présent ils se débrouillaient, et puis ces dix mille francs de l’épave les avaient mis vraiment bien à leur aise.

En gaîté aussi, le voisin Guermeur racontait ses tours joués au service (Les hommes de la côte appellent ainsi leur temps de matelot dans la marine de guerre.), des histoires de Chinois, d’Antilles, de Brésil, faisant écarquiller les yeux aux jeunes qui allaient y aller.

Un de ses meilleurs souvenirs, c’était une fois, à bord de l’Iphigénie, on faisait le plein des soutes à vin, le soir, à la brune; et la manche en cuir, par où ça passait pour descendre, s’était crevée. Alors, au lieu d’avertir, on s’était mis à boire à même jusqu’à plus soif; ça avait duré deux heures, cette fête; à la fin ça coulait plein la batterie; tout le monde était soûl !

Et ces vieux marins, assis à table, riaient de leur rire bon enfant avec une pointe de malice.

—    On crie contre le service, disaient-ils; eh bien ! il n’y a encore que là, pour faire des tours pareils !

Dehors, le temps ne s’embellissait pas, au contraire; le vent, la pluie, faisaient rage dans une épaisse nuit. Malgré les précautions prises, quelques-uns s’inquiétaient de leur bateau, ou de leur barque amarrée dans le port, et parlaient de se lever pour aller y voir.

Cependant un autre bruit, beaucoup plus gai à entendre, arrivait d’en bas où les plus jeunes de la noce soupaient les uns sur les autres : c’étaient les cris de joie, les éclats de rire des petits-cousins et des petites-cousines, qui commençaient à se sentir très émoustillés par le cidre.

On avait servi des viandes bouillies, des viandes rôties, des poulets, plusieurs espèces de poissons, des omelettes et des crêpes.

On avait causé pêche et contrebande, discuté toute sorte de façons pour attraper les messieurs douaniers qui sont, comme on sait, les ennemis des hommes de mer.

En haut, à la table d’honneur, on se lançait même à parler d’aventures drôles.

Ceci se croisait, en breton, entre ces hommes qui tous, à leur époque, avaient roulé le monde.

—    A Hong-Kong, les maisons, tu sais bien, les maisons qui sont là, en montant dans les petites rues…

—    Ah ! oui, répondait du bout de la table un autre qui les avait fréquentées, oui, en tirant sur la droite quand on arrive ?

—    C’est ça; enfin, chez les dames chinoises, quoi !… Donc, nous avions consommé là dedans, à trois que nous étions… Des vilaines femmes, ma Doué, mais vilaines !…

—    Oh ! pour vilaines, je te crois, dit négligemment le grand Yann qui, lui aussi, dans un moment d’erreur, après une longue traversée, les avait connues, ces Chinoises.

—    Après, pour payer, qui est-ce qui en avait des piastres ?… Cherche, cherche dans les poches, ni moi, ni toi, ni lui, plus le sou personne ! Nous faisons des excuses, en promettant de revenir. (Ici, il contournait sa rude figure bronzée et minaudait comme une Chinoise très surprise). Mais la vieille, pas confiante, commence à miauler, à faire le diable, et finit pour nous griffer avec ses pattes jaunes. (Maintenant, il singeait ces voix pointues de là-bas et grimaçait comme cette vieille en colère, tout en roulant ses yeux qu’il avait retroussés par le coin avec ces doigts.) Et voilà les deux Chinois, les deux… enfin les deux patrons de la boîte, tu me comprends, qui ferment la grille à clef, nous dedans ! Comme de juste, on te les empoigne par la queue pour les mettre en danse la tête contre les murs. Mais crac ! il en sort d’autres par tous les trous, au moins une douzaine qui se relèvent les manches pour nous tomber dessus, avec des airs de se méfier tout de même. Moi, j’avais justement mon paquet de cannes à sucre, achetées pour mes provisions de route; et c’est solide, ça ne casse pas, quand c’est vert; alors tu penses, pour cogner sur les magots, si ça nous a été utile…

Non, décidément il venait trop fort; en ce moment les vitres tremblaient sous une rafale terrible, et le conteur, ayant brusqué la fin de son histoire, se leva pour aller voir sa barque.

Un autre disait :

—    Quand j’étais quartier-maître canonnier, en fonctions de caporal d’armes sur la Zénobie, à Aden, un jour, je vois les marchands de plumes d’autruche qui montent à bord (imitant l’accent de là-bas) : « Bonjour, caporal d’armes; nous pas voleurs, nous bons marchands. » D’un pare à virer je te les fais redescendre quatre à quatre : « Toi, bon marchand, que je dis, apporte un peu d’abord un bouquet de plumes pour me faire cadeau; nous verrons après si on te laissera monter avec ta pacotille. » Et je m’en serais fait pas mal d’argent au retour, si je n’avais pas été si bête ! (Douloureusement) : mais, tu sais, dans ce temps j’étais jeune homme… Alors, à Toulon, une connaissance à moi qui travaillait dans les modes…

Allons bon, voici qu’un des petits frères d’Yann, un futur Islandais, avec une bonne figure rose et des yeux vifs, tout d’un coup se trouve malade pour avoir bu trop de cidre. Bien vite il faut l’emporter, le petit Laumec, ce qui coupe court au récit des perfidies de cette modiste pour avoir ces plumes…

Le vent dans la cheminée hurlait comme un damné qui souffre; de temps en temps, avec une force à faire peur, il secouait toute la maison sur ses fondements de pierre.

—    On dirait que ça le fâche, parce que nous sommes en train de nous amuser, dit le cousin pilote.

—    Non, c’est la mer qui n’est pas contente, répondit Yann, en souriant à Gaud, parce que je lui avais promis mariage.

Cependant, une sorte de langueur étrange commençait à les prendre tous deux; ils se parlaient plus bas, la main dans la main, isolés au milieu de la gaîté des autres. Lui, Yann, connaissant l’effet du vin sur le sens, ne buvait pas du tout ce soir-là. Et il rougissait à présent, ce grand garçon, quand quelqu’un de ses camarades islandais disait une plaisanterie de matelot sur la nuit qui allait suivre.

Par instants aussi il était triste, en pensant tout à coup à Sylvestre… D’ailleurs, il était convenu qu’on ne devait pas danser à cause du père de Gaud et à cause de lui.

On était au dessert; bientôt allaient commencer les chansons. Mais avant, il y avait les prières à dire, pour les défunts de la famille; dans les fêtes de mariage, on ne manque jamais à ce devoir de religion, et quand on vit le père Gaos se lever en découvrant sa tête blanche, il se fit du silence partout :

—    Ceci, dit-il, est pour Guillaume Gaos, mon père.

Et, en se signant, il commença pour ce mort la prière latine :

—    Pater noster, qui es in coelis, sanctificetur nomen tuum

Un silence d’église s’était maintenant propagé jusqu’en bas, aux tablées joyeuses des petits. Tous ceux qui étaient dans cette maison répétaient en esprit les mêmes mots éternels.

—    Ceci est pour Yves et Jean Gaos, mes frères, perdus dans la mer d’Islande… Ceci est pour Pierre Gaos, mon fils, naufragé à bord de la Zélie…

Puis, quand tous ces Gaos eurent chacun leur prière, il se tourna vers la grand-mère Yvonne :

—    Ceci, dit-il, est pour Sylvestre Moan. Et il en récita une autre encore. Alors Yann pleura.

—    …Sed libera nos a malo, Amen.

Les chansons commencèrent après. Des chansons apprises au service, sur le gaillard d’avant, où il y a, comme on sait, beaucoup de beaux chanteurs :

Un noble corps, pas moins, que celui des zouaves, Mais chez nous les braves Narguent le destin, Hurrah ! Hurrah ! vive le vrai marin !

Les couplets étaient dits par un des garçons d’honneur, d’une manière tout à fait langoureuse qui allait à l’âme; et puis le chœur était repris par d’autres belles voix profondes.

Mais les nouveaux époux n’entendaient plus que du fond d’une sorte de lointain; quand ils se regardaient, leurs yeux brillaient d’un éclat trouble, comme des lampes voilées; ils se parlaient de plus en plus bas, la main toujours dans la main, et Gaud baissait souvent la tête, prise peu à peu, devant son maître, d’une crainte plus grande et plus délicieuse.

Maintenant le cousin pilote faisait le tour de la table pour servir d’un certain vin à lui; il l’avait apporté avec beaucoup de précautions, caressant la bouteille couchée, qu’il ne fallait pas remuer, disait-il.

Il en raconta l’histoire : un jour de pêche, une barrique flottait toute seule au large; pas moyen de la ramener, elle était trop grosse; alors ils l’avaient crevée en mer, remplissant tout ce qu’il y avait à bord de pots et de moques. Impossible de tout emporter. On avait fait des signes aux autres pilotes, aux autres pêcheurs; toutes les voiles en vue s’étaient rassemblées autour de la trouvaille.

—    Et j’en connais plus d’un qui était soûl, en rentrant le soir à Pors-Even.

Toujours le vent continuait son bruit affreux.

En bas, les enfants dansaient des rondes; il y en avait bien quelques-uns de couchés, des tout petit Gaos, ceux-ci; mais les autres faisaient le diable, menés par le petit Fantec (en français : François) et le petit Laumec (en français : Guillaume), voulant absolument aller sauter dehors, et, à toute minute, ouvrant la porte à des rafales furieuses qui soufflaient les chandelles.

Lui, le cousin pilote, finissait l’histoire de son vin pour son compte, il en avait eu quarante bouteilles; il priait bien qu’on n’en parlât pas, à cause de Mr le commissaire de l’inscription maritime, qui aurait pu lui chercher une affaire pour cette épave non déclarée.

—    Mais voilà, disait-il, il aurait fallu les soigner, ces bouteilles; si on avait pu les tirer au clair, ça serait devenu tout à fait du vin supérieur; car, certes, il y avait dedans beaucoup plus de jus de raisin que dans toutes les caves des débitants de Paimpol.

Qui sait où il avait poussé, ce vin de naufrage ? Il était fort, haut en couleur, très mêlé d’eau de mer, et gardait le goût âcre du sel. Il fut néanmoins trouvé très bon, et plusieurs bouteilles se vidèrent.

Les têtes tournèrent un peu; le son des voix devenait plus confus et les garçons embrassaient les filles.

Les chansons continuaient gaîment; cependant on n’avait guère l’esprit tranquille à ce souper, et les hommes échangeaient des signes d’inquiétude à cause du mauvais temps qui augmentait toujours.

Dehors, le bruit sinistre allait son train, pis que jamais. Cela devenait comme un seul cri, continu, renflé, menaçant, poussé à la fois, à plein gosier, à cou tendu, par des milliers de bêtes enragées.

On croyait aussi entendre de gros canons de marine tirer dans le lointain leurs formidables coups sourds : et cela, c’était la mer qui battait de partout le pays de Ploubazlanec : non, elle ne paraissait pas contente, en effet, et Gaud se sentait le cœur serré par cette musique d’épouvante, que personne n’avait commandée pour leur fête de noces.

Sur les minuits, pendant une accalmie, Yann, qui s’était levé doucement, fit signe à sa femme de venir lui parler.

C’était pour s’en aller chez eux… Elle rougit, prise d’une pudeur, confuse de s’être levée… Puis elle dit que ce serait impoli, s’en aller tout de suite, laisser les autres.

—    Non, répondit Yann, c’est le père qui l’a permis; nous pouvons.

Et il l’entraîna. Ils se sauvèrent furtivement.

Dehors ils se trouvèrent dans le froid, dans le vent sinistre, dans la nuit profonde et tourmentée. Ils se mirent à courir, en se tenant par la main. Du haut de ce chemin de falaise, on devinait sans les voir les lointains de la mer furieuse, d’où montait tout ce bruit. Ils couraient tous deux, cinglés en plein visage, le corps penché en avant, contre les rafales, obligés quelquefois de se retourner, la main devant la bouche, pour reprendre leur respiration que ce vent avait coupée.

D’abord, il l’enlevait presque par la taille, pour l’empêcher de traîner sa robe, de mettre ses beaux souliers dans toute cette eau qui ruisselait par terre; et puis il la pris à son cou tout à fait, et continua de courir encore plus vite… Non, il ne croyait pas tant l’aimer ! Et dire qu’elle avait vingt-trois ans; lui bientôt vingt-huit; que, depuis deux ans au moins, ils auraient pu être mariés, et heureux comme ce soir.

Enfin ils arrivèrent chez eux, dans leur pauvre petit logis au sol humide, sous leur toit de paille et de mousse; et ils allumèrent une chandelle que le vent leur souffla deux fois.

La vieille grand-mère Moan, qu’on avait reconduite chez elle avant de commencer les chansons, était là, couchée depuis deux heures dans son lit en armoire dont elle avait refermé les battants; ils s’approchèrent avec respect et la regardèrent par les découpures de sa porte afin de lui dire bonsoir si par hasard elle ne dormait pas encore. Mais ils virent que sa figure vénérable demeurait immobile et ses yeux fermés; elle était endormie ou feignait de l’être pour ne pas les troubler.

Alors ils se sentirent seuls l’un à l’autre.

Ils tremblaient tous deux, en se tenant les mains. Lui se pencha d’abord vers elle pour embrasser sa bouche : mais Gaud détourna les lèvres par ignorance de ce baiser-là, et, aussi chastement que le soir de leurs fiançailles, les appuya au milieu de la joue d’Yann, qui était froidie par le vent, tout à fait glacée.

Bien pauvre, bien basse, leur chaumière, et il y faisait très froid. Ah ! si Gaud était restée riche comme anciennement, quelle joie elle aurait eue à arranger une jolie chambre, non pas comme celle-ci sur la terre nue… Elle n’était guère habituée encore à ces murs de granit brut, à cet air rude qu’avaient les choses; mais son Yann était là avec elle; alors, par sa présence, tout était changé, transfiguré, et elle ne voyait plus que lui…

Maintenant leurs lèvres s’étaient rencontrées, et elle ne détournait plus les siennes. Toujours debout, les bras noués pour se serrer l’un à l’autre, ils restaient là muets, dans l’extase d’un baiser qui ne finissait plus. Ils mêlaient leurs respirations un peu haletantes, et ils tremblaient tous deux plus fort, comme dans une ardente fièvre. Ils semblaient être sans force pour rompre leur étreinte, et ne connaître rien de plus, ne désirer rien au delà de ce long baiser.

Elle se dégagea enfin, troublée tout à coup :

—    Non, Yann !… grand-mère Yvonne pourrait nous voir !

Mais lui, avec un sourire, chercha les lèvres de sa femme encore et les reprit bien vite entre les siennes, comme un altéré à qui on a enlevé sa coupe d’eau fraîche.

Le mouvement qu’ils avaient fait venait de rompre le charme de l’hésitation délicieuse. Yann, qui, aux premiers instants, se serait mis à genoux comme devant la Vierge sainte, se sentit redevenir sauvage. Il regarda furtivement du côté des vieux lits en armoire, ennuyé d’être aussi près de cette grand-mère, cherchant un moyen sûr pour ne plus être vu; toujours sans quitter les lèvres exquises, il allongea le bras derrière lui, et, du revers de la main, éteignit la lumière comme avait fait le vent.

Alors, brusquement, il l’enleva dans ses bras, avec sa manière de la tenir, la bouche toujours appuyée sur la sienne, il était comme un fauve qui aurait planté ses dents dans une proie. Elle, abandonnait son corps, son âme, à cet enlèvement qui était impérieux et sans résistance possible, tout en restant doux comme une longue caresse enveloppante : il l’emportait dans l’obscurité vers le beau lit blanc à la mode des villes qui devait être leur lit nuptial…

Autour d’eux, pour leur premier coucher de mariage, le même invisible orchestre jouait toujours.

Houhou !… houhou !… Le vent tantôt donnait en plein son bruit caverneux avec un tremblement de rage; tantôt répétait sa menace plus bas à l’oreille, comme par un raffinement de malice, avec des petits sons filés, en prenant la voix fluttée d’une chouette.

Et la grande tombe des marins était tout près, mouvante, dévorante, battant les falaises de ses mêmes coups sourds. Une nuit ou l’autre, il faudrait être pris là dedans, s’y débattre, au milieu de la frénésie des choses noires et glacées : ils le savaient…

Qu’importe ! Pour le moment, ils étaient à terre, à l’abri de toute cette fureur inutile et retournée contre elle-même. Alors, dans le logis pauvre et sombre où passait le vent, ils se donnèrent l’un à l’autre, sans souci de rien ni de la mort, enivrés, leurrés délicieusement par l’éternelle magie de l’amour…

Un roman de Pierre Loti

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Fregate: Une passerelle vers le Conte & la Poésie.

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