— Le chat du Neptune —

Ernest d'Hervilly

Le chat du Neptune (2/2)

Le lieutenant Coquillard n'avait pas encore trouvé le moyen de parer le “blanc partout” de son commandant, quand monsieur Tom, n'ayant plus rien à détruire, s'avisa d'entreprendre un petit voyage de découvertes dans les environs de la cabine de son maître.

Sans s'inquiéter davantage des oiseaux épars, avec leurs entrailles de coton pendantes sur le plancher du théâtre de ses ébats, monsieur Tom se glissa dans le couloir obscur qui mène du cabinet des officiers à la chambre du conseil de l'arrière.

Il allait à pas prudents, l'oreille au guet, tressaillant au moindre bruit et partagé entre deux désirs, le désir d'aller surveiller des souris lointaines, dont il entendait les dents fines ronger de vieux morceaux de biscuit de mer dans des entreponts ténébreux, et le désir d'aller voir un peu la cause d'un bruit singulier qui lui arrivait par la porte ouverte de la chambre du conseil et l'intriguait fort.

Or, ce bruit était le fait du bec sonore du perroquet du commandant, un superbe cacatoès à huppe, dont on avait, je ne sais pourquoi, placé la cage sur la table de la chambre en question.

Le cacatoès, pour passer le temps, raclait les barreaux de sa cage avec son bec solide, à la façon d'un joueur de harpe.

Seulement, dame ! ce virtuose à plumes ne jouait pas des airs bien enchanteurs sur son instrument improvisé.

Tom, guidé par la rauque mélodie, arriva en rampant jusqu'à la porte du conseil et vit le magnifique oiseau.

—    Tiens, tiens ! se dit-il, en voilà un qui n'a pas du tout l'air d'être en coton. Ça doit être joliment bon à griffer, ce pingouin jaune-là, qui a une si belle huppe sur le crâne !

De son côté, le perroquet aperçut le chat, hérissa sa huppe comme un éventail qui s'ouvre, et lui demanda brusquement d'une voix tremblante d'impatience :

—    As-tu déjeuné, Jacquot ?

Monsieur Tom fit un bond en arrière, stupéfait.

Mais il se remit bientôt de sa surprise et s'avança d'un pas vers la cage.

—    Et de quoi ? et de quoi ! s'écria le perroquet, alarmé de cette marche en avant.

—    Allons, bon ! pensa le chat. C'est un “oiseau-monsieur”, puisqu'il parle ! Voilà qui est très curieux. Il faut que je l'examine de plus près.

Il fit un nouveau pas en avant.

—    Du rôti du roi ! du rôti du roi ! du rôti du roi ! gémit alors précipitamment le pauvre cacatoès de plus en plus épouvanté.

—    Quel être singulier ! se dit le chat. C'est égal, approchons-nous et essayons de voir un peu « en quoi c'est fait », un oiseau-monsieur !

Et il fit encore un pas en avant.

Lieutenant Coquillard ! monsieur le commandant ! quittez vos dominos ! Il n'est que temps. Si vous vous obstinez à votre jeu, il va se passer des choses extraordinaires et certainement affreuses dans la chambre du conseil.

Mais le commandant et le lieutenant Coquillard, tous deux penchés sur la broderie géométrique que dessine la file des dominos étalés sur la table de jeu, ne furent nullement avertis par aucune voix secrète du drame qui doit fatalement se passer dans une chambre du conseil où un oiseau et un chat se trouvent ensemble, inopinément, et séparés seulement par une faible barrière de fils d'archal.

Tom, d'un saut, s'installa tout à coup à quelques pouces du cacatoès, lequel se livra immédiatement à une gymnastique désespérée, cherchant de toutes parts le bâton de salut où il pût poser en sûreté ses pattes frémissantes.

Tom fit le tour de la cage, sans se presser, en amateur, clignant de l'œil, la queue dressée en l'air, et se passant la langue sur les lèvres, comme un gourmand qui savoure un bon repas par avance.

Le perroquet, perdant la tête à force de la rouler sur ses épaules pour épier, dans tous les sens, les mouvements de son ennemi, se mit à crier :

—    Ran tan plan, tan plan ! à bâbord ! à tribord ! feu !

Mais ces menaces aussi vaines que formidables n'arrêtèrent en rien maître Tom dans ses manœuvres audacieuses.

Il se borna à redresser les oreilles.

Puis, rassemblant toute son énergie, il glissa une patte téméraire à travers les barreaux malencontreux, dans la direction du perroquet, réfugié dans son dernier retranchement, c'est-à-dire au sommet de sa cage.

Fatale imprudence !

En ce moment, d'ailleurs, dans la cabine du commandant, le maître de Tom commettait, de son côté, une imprudence énorme aussi, en gardant en main, à tort, un “cinq-quatre” encombrant.

Ce “cinq-quatre” décida du sort de la bataille; il resta pour compte dans la main du lieutenant et le commandant gagna la partie, qui était la cent neuvième de la journée entre les deux adversaires.

Jacquot et Tom n'eurent pas besoin de jouer leur jeu cent neuf fois pour en avoir assez.

A la première partie, le perroquet empoigna, avec l'héroïsme que la peur inspire souvent aux êtres faibles, la patte menaçante de monsieur Tom, et il la lui mordit vivement.

Oh ! alors, Tom poussa un cri de détresse surprenant et essaya de se dégager au plus vite.

Mais la tenaille de l'oiseau le serrait sans pitié; on ne peut vraiment pas lui en vouloir.

Il ne fallait pas y aller, voyez-vous, petit sot de chat !

Enfin, le cacatoès, ayant sans doute fait cette réflexion qu'il ne pourrait pas rester toute sa vie — et on dit que les perroquets vivent cent ans — avec une patte de chat dans le bec, se décida sagement à lâcher son ennemi, après l'avoir puni de la belle manière.

Tom jura, un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

Le pauvre Tom passa le lendemain de longues heures à lécher sa patte meurtrie et douloureuse.

Le bon lieutenant Coquillard, fort affligé de la destruction de sa collection d'oiseaux, mais trouvant avec raison qu'il y avait beaucoup de sa faute dans cet irréparable dégât, ne tint pas longtemps rancune à son cher petit chat.

Et même, au contraire, la vue de la plaie sanglante de l'animal fit jaillir de nouvelles sources d'indulgence dans le cœur du vieux marin.

Il se fit médecin de son favori, et il obtint du chirurgien du Neptune des bandes de toile et des baumes précieux qui amenèrent promptement la convalescence du blessé et sa guérison complète.

Le soin qu'il prit de la petite bête lui fit même un peu oublier que le commandant lui devait une revanche, et que ce même commandant brûlait du désir de payer sa dette.

Enfin, par une radieuse matinée, le jeune Tom, évitant soigneusement de passer devant la porte du conseil, où le perroquet vainqueur ne cessait de célébrer son triomphe à tue-tête, monta lentement, très lentement, avec des allures d'invalide, l'escalier de l'arrière.

Il reparut sur le pont aux acclamations de la foule, au fait de ses aventures guerrières, et charmée de le revoir sain et sauf après un terrible combat.

Puis chacun retourna à ses affaires, à son cigare ou à son travail, et monsieur Tom reprit tranquillement le cours de ses promenades périlleuses, dans les embarcations suspendues aux flancs du navire, ou à travers les enfléchures. Les enfléchures sont les échelons de corde des haubans, ces gros câbles qui relient les bas mâts aux bordages.

Personne ne songeait plus à Tom, lorsqu'un mousse, levant par hasard les yeux en l'air, aperçut l'animal rampant avec des précautions infinies sur le bout extrême d'une vergue, laquelle était armée d'une flèche, je ne sais pas pourquoi.

Sur le fer de la flèche, et tournant le dos au chat, qui s'avançait sans faire plus de bruit qu'une mouche, une petite mouette ou plutôt un guillemot se reposait innocemment.

Couvant le léger oiseau de mer de son œil dilaté par des impatiences et des angoisses de chasseur, le chat tendait insensiblement son échine comme un arc, et s'apprêtait à bondir sur sa facile proie.

—    Il est bien plus petit qu'un perroquet, pensait le traître; il ne m'échappera pas !

Il est évident que, pour faire plaisir à monsieur Minet, et pour l'aider à prendre sa revanche, le charmant guillemot aurait dû certainement patienter un peu sur la flèche.

Il l'aurait peut-être fait avec plaisir en toute autre occasion, mais seulement, ce jour-là, le voyageur ailé avait, je ne sais pas où, un rendez-vous pris depuis longtemps, et auquel il ne pouvait arriver en retard sous peine d'impolitesse.

Et l'heure de partir sonna pour lui précisément à l'instant même où maître Tom prenait son élan pour s'assurer si les petits oiseaux sont plus dociles que les grands.

Oui, malheureusement, le guillemot avait un rendez-vous quelque part, et il lui était impossible d'y manquer.

Il s'envola donc sans prendre congé de personne, tout à coup.

Certes, Tom avait bien pris ses mesures; mais, vous savez, faute d'un point Martin perdit son âne.

Or, dans l'affaire qui nous occupe, quand le point que visait Tom vint à lui faire défaut, Tom, hélas ! perdit à la fois sa proie et — ce qui est plus grave — son équilibre.

Dépasser le but, c'est souvent manquer la chose.

Tom manqua la chose et dépassa le but.

Or, comme il était posté à l'extrémité d'une grande vergue qui planait au-dessus de la mer, il fit, après avoir peut-être essayé, mais bien vainement, de suivre ce guillemot dans son vol, une chute énorme, suivie d'un plongeon prodigieux dans les flots azurés.

Patatras ! plouf !

L'entrée subite de Tom dans le monde sous-marin se fit avec un grand éclat, sans doute, et les poissons qui suivaient le Neptune en furent positivement émerveillés.

Le bruit de sa chute, que signala immédiatement de son côté le mousse observateur, mit l'équipage et les passagers en grand émoi.

—    Un chat à la mer ! s'écria le mousse.

A peine avait-il parlé ainsi, qu'un matelot s'élança à l'arrière, un harpon à la main.

—    Ce doit être ce pauvre Tom ! dit piteusement le lieutenant Coquillard, attiré sur le pont par la rumeur générale, et dont le visage était blanc comme la barbe.

Puis, serrant dans sa poche le domino — toujours un “double-six !” qu'il tenait encore à la main quand il avait gravi, quatre à quatre, l'escalier du pont, le lieutenant gémit :

—    Vingt francs à celui qui le repêchera !

A ces mots, il y eut comme un “steeple chase” de matelots, du côté de l'arrière où l'infortuné Tom, tombé à l'avant, devait fatalement reparaître et passer peut-être à portée des cordes, des lignes et des perches qu'on s'empressa de couler à l'eau ou de tendre à sa surface.

Puis chacun attendit, en grand silence.

Moment de suprême anxiété !

Les poissons purent alors contempler à leur aise, s'ils sont curieux, de nombreuses têtes humaines rangées au-dessus des lisses, sondant du regard avec stupeur le mystère des ténébreuses profondeurs salées.

—    Le voilà ! hurla enfin une voix rauque.

Un long hourra répondit à ce cri et tous les cœurs furent soulagés.

L'instant d'après monsieur Tom, pris à la peau du cou par le croc d'un harpon, aux environs des chaînes du gouvernail, était hissé à bord, gonflé comme une éponge et ruisselant comme un torrent.

Le passager auquel nous devons les aimables croquis qui illustrent cette histoire aussi authentique que touchante, a retracé la scène dans tous les détails de son horreur aquatique.

Regardez l'image ci-contre, âmes sensibles, et plaignez le pauvre Tom !

Tom repêché, et repêché comme vous pouvez le voir, c'est-à-dire avec infiniment plus de promptitude que de précaution (mais qui aurait le cœur de s'en plaindre ?), fut déposé sur le pont du Neptune dans un état très voisin de la syncope.

De plus, il avait perdu les quatre cinquièmes de ses grâces.

Ce n'était plus, aurait dit le poète Racine,

Qu'un horrible mélange. De poils et de varechs inondés d'eau jaunâtre Bien fait pour effrayer le public d'un théâtre.

Le matelot qui avait arraché Tom à la fureur des flots, fut chargé par le lieutenant Coquillard d'exprimer délicatement l'eau dont l'imprudent chasseur était tout imbibé.

Le marin n'en fit ni une ni deux; il se dévoua, et, ne pouvant le tordre comme un linge mouillé, il le secoua comme une salade trop humide.

Cela fait, et comme le soleil était chaud et brillant, il lança l'animal ahuri sur le prélart goudronné qui sert d'ombrelle immense aux passagers de la première chambre pendant les ardeurs de l'été.

Or, on était en été.

Et c'était bien heureux pour le pauvre cher petit revenant !

Le bain qu'il avait pris dans de l'eau tiède fut sans conséquence pour lui, et, d'autre part, en moins d'un quart d'heure il fut complètement séché sur la banne brûlante où son sauveur l'avait envoyé avec aussi peu de cérémonie que s'il eût été un paquet de cordages.

Par exemple, quand il eut fini de peigner et de lisser sa fourrure, que la catastrophe avait peut-être un peu mise en désordre, Tom se sentit tous les symptômes d'un appétit formidable et qui demandait à être immédiatement satisfait, toute affaire cessante !

Rien ne creuse l'estomac comme la mer, de quelque manière qu'on la goûte.

Sans perdre une seconde en réflexions vaines, et plus gaillard que jamais, le célèbre chat du Neptune sauta prestement à bas de son vaste hamac goudronné, et se dérobant aux caresses de tous, bien qu'il en fût à la fois touché et flatté, il se rendit directement, par les voies rapides, dans la cabine de son cher ami le lieutenant.

On venait justement d'apporter à celui-ci les éléments d'un déjeuner frugal, mais appétissant, composé d'œufs à la coque et de café au lait.

Ces mets confortables, sans oublier le pain et le beurre (un beurre très salé, par exemple !), reposaient sur l'unique guéridon du lieutenant, recouvert d'une nappe blanche pour la circonstance.

—    Tout va bien ! se dit le chat; le couvert est mis.

Il grimpa sur la table, flaira le pot à lait d'où s'échappait une odeur agréable, et s'assit pour attendre patiemment — rendons cette justice au petit Tom — l'arrivée de son maître.

Or ce maître adoré venait d'être appelé, hélas ! en conférence par son commandant, et cette fois il ne s'agissait pas de dominos. Il s'agissait du prochain débarquement.

La conférence n'en finissant pas, maître Tom, qui mourait de faim, se crut autorisé à prendre quelque petite avance sur le repas futur.

Il inséra délicatement sa tête ronde dans l'ouverture du pot à lait, résolu à ne prendre du liquide bienfaisant que la largeur de sa langue, une petite langue rose, rude comme râpe.

Mais l'appétit lui vint en mangeant, ou plutôt en lapant, et il se mit à boire avec une effrayante avidité, enfonçant sa tête de plus en plus dans le pot à lait.

Quand il voulut la retirer, impossible.

La tête avait pu être introduite dans un certain sens, mais le col du pot se refusait absolument à la laisser sortir dans un autre sens.

De là, de la part de Tom, que le pot coiffait comme un casque, des efforts inouïs pour s'échapper — par la tête du moins — de l'impasse de faïence (ou de porcelaine) où il s'était si imprudemment engagé dans son avidité. On devine les effets qui peuvent résulter sur une table servie, des efforts d'un chat qui se croit perdu.

Il se produisit un cataclysme domestique tout à fait pittoresque, au point de vue de l'art, mais qui aurait mis la mort dans l'âme d'une bonne ménagère.

Il y eut, dans la cabine du lieutenant Coquillard, une espèce de bruyante avalanche, dont les flots roulaient des assiettes, un couteau, une fourchette, plus un chat empoté, crispant ses griffes sur une nappe qui cède et ne rompt pas, plus un coquetier, des œufs cassés et une honnête cafetière, perdant soudain le centre de gravité.

Quand le lieutenant Coquillard revint dans sa cabine, en caressant l'espoir de manger enfin un œuf, un peu durci peut-être et beaucoup refroidi sans doute, mais bien agréable à gober tout de même lorsqu'on n'a rien dans l'estomac depuis le matin, il vit le navrant tableau ci-contre, que nous renonçons à décrire !

Ici, comme en beaucoup d'autres occasions d'ailleurs, la plume s'efface avec plaisir devant le crayon.

Le petit Tom, gorgé de lait, à moitié asphyxié, les griffes toutes douloureuses encore de s'être cramponnées à la nappe, se traînait en gémissant au milieu d'innombrables débris, fruit de ses exploits, sur le tapis du lieutenant.

—    Miséricorde ! s'écria le brave Coquillard; mais ce chat a donc le diable au corps !

Et il ajouta :

—    Aurait-on eu tort d'arracher cet animal par trop fantaisiste à l'épave sur laquelle il flottait ? Un bienfait sera-t-il donc perdu ?

Mais le lieutenant songea que le pauvre petit Tom était jeune, bien jeune, qu'il n'était qu'un chat sans éducation, privé de bonne heure de son papa et de sa maman et élevé par des matelots qui, certes, n'étaient pas des professeurs de bon ton et de belles manières.

Il songea encore que, lui-même, après avoir adopté le petit naufragé, il l'avait bien souvent trop gâté, qu'il l'avait laissé seul, livré à toutes les tentations.

Bref, le lieutenant Coquillard prit philosophiquement son parti de la chose, se passa de déjeuner, mit de l'ordre lui-même dans sa cabine, afin de voiler de son mieux les folies de son favori, produites par ses propres négligences et par sa trop grande faiblesse, et se promit de le mieux surveiller à l'avenir.

Puis il monta sur le pont. Le Havre était en vue.

Alors maître Tom, tout moulu, tout contusionné, chercha un bon petit coin pour s'y reposer de ses fatigues jusqu'à l'heure de l'arrivée au port.

D'abord, il essaya de se mettre en boule dans le creux d'un fromage anglais, le “stilton”, fromage entouré d'un linge mouillé pour en maintenir la pâte humide, et dans l'intérieur duquel on puise avec une cuiller.

Quelle idée étrange !

C'était moelleux comme couchette, mais cela sentait bien mauvais, oh ! bien mauvais !

Aussi, après trois minutes de séjour dans l'intérieur du stilton, monsieur Tom abandonna ce lit baroque et puant, en faisant :

—    Pouah !

Il aperçut alors, sur une planche, et par un singulier hasard, tout grand ouvert (encore une négligence du lieutenant Coquillard !), l'étui d'un vieux tricorne que l'officier portait quand il était dans la marine militaire;

Un étui doublé de flanelle rouge du plus engageant aspect et de forme commode, surtout pour un chat !

Monsieur Tom s'y blottit et s'y endormit enfin.

Nous l'y abandonnerons pour l'instant.

FIN

Fregate: une porte ouverte vers le Conte & la Poésie.

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